Lord Esperanza et Coco, parrain et marraine de Partir en Livre 2025

J’ai grandi avec beaucoup d’animaux. J’avais des animaux domestiques, des tortues, des lapins. J'aimais même les insectes ! Ce qui me plaît, c'est le contact avec l’animal, mais aussi ce qu’il me rend : l’amour tout simplement, la compagnie, le jeu.

Je pense qu’aujourd’hui c’est une nécessité de défendre cette cause pour tous les enjeux liés au réchauffement climatique, qui est une menace non seulement pour nous mais pour des milliers d’espèces. J’ai à cœur de les défendre, de montrer aussi, dans mes reportages, les conséquences quand l’humain prend toute la place et qu'il ne laisse rien finalement à tout ce vivant qui est vraiment merveilleux. S’il n'y a que nous sur terre, ce n’est pas du tout intéressant !

Je pense que c’est essentiel aujourd’hui de défendre la lecture parce que c’est elle qui permet de réfléchir, c’est elle qui permet de se poser, d’avoir un moment à soi. C’est très difficile de lire avec des écrans parce qu’on est sans arrêt en train de scroller, scroller, scroller. Avec un livre, on peut non seulement mieux se concentrer mais aussi mieux rentrer dans l’histoire, dans le travail d’un auteur, d’une autrice : on a un rapport physique avec cet objet de culture essentiel qu'est le livre.

L’un de mes premiers coups de cœur c’était Stephen King, j’en ai lu énormément. Je crois que le tout premier c’était Christine, l'histoire d'une voiture hantée, tueuse. Ce livre je l’ai lu en une journée, tellement c’était incroyable.

Sur la thématique de la lecture et des animaux, je pense spontanément à un livre qui est très facile à lire, autant pour les jeunes que pour les adultes : La Ferme des animaux de George Orwell. C’est une fable satirique et contemporaine sur le pouvoir qui est vraiment saisissante. C’est un tout petit livre. Mais quand on le finit, on a pris une grosse claque.

Pour moi la lecture est quelque chose d’essentiel, de fondamental, qui malheureusement se perd au gré des écrans et de nos sociétés qui vont toujours plus vite. La littérature, la lecture, c’est quelque chose de central qui nous permet de nous évader dans des univers qui sont parfois anxiogènes, parfois fantastiques, parfois poétiques.

C’est important d’encourager le monde entier, et évidemment les jeunes aussi, à continuer à cultiver la lenteur, à se poser derrière un livre, et à faire travailler l’imaginaire.

Quand je vois un animal, j’ai vraiment une forme de tendresse pour cet être, qui, j’en suis persuadé, est doté d’une conscience. Et je crois que c’est un vrai moyen d’apaiser son quotidien d’être connecté à quelque chose qui est juste là pour te faire du bien. Et je pense que le parallèle avec la littérature est assez juste parce qu’un livre n’a pas d’autre fonction que de faire voyager et de faire du bien.

La lecture a un rôle essentiel dans ma vie parce qu’elle me permet de m’inspirer en tant que musicien. À travers les romans et les poèmes que je lis, ce sont toujours des idées qui peuvent fructifier et se transformer en idées de chansons.

Quand on va suivre l’héroïne ou le héros qui va traverser ces aventures, nous-même ça va nous évoquer des ressentis, des idées, des sensations. Et ces sensations nous en disent plus sur notre rapport à nous-même. Donc j’ai l’impression qu’à travers la lecture j’apprends à mieux me connaître.

Mon tout premier souvenir de lecture, je crois que c’est Le Petit Prince. Plus précisément la scène où le Petit Prince demande à l’aviateur de lui dessiner un mouton. Je crois que c’est avec ce livre-là que j’ai compris la puissance universelle d’une œuvre qui peut à la fois s’adresser à un public très jeune, parce que je crois que j’avais 6 ou 7 ans à peu près, et évidemment après je l’ai relu à 15 ans, à 20 ans et même récemment à 28 ans.

Dans mes chansons il y a beaucoup de références à des textes, par exemple dans « Drapeau noir » j’ai dit « demain dès l’aube je t’oublierai comme a su le faire Victor Hugo », c’est évidemment un clin d’œil au poème qu’il a écrit pour sa fille. La musique c’est évidemment des mélodies, mais pour moi c’est central d’avoir des textes qui ont de la valeur et ça m’arrive même parfois de lire des textes de chansons sans les écouter, les textes de Brel par exemple, qui sont d’une poésie infinie.