L'amitié vue par Géraldine Chognard

L’amitié, c’est un inépuisable creuset d’émotions, et l’alchimie entre texte et image propre à l’album est particulièrement à même de rendre compte de toutes ces nuances, en mettant en scène les regards, les postures des corps, qui viennent confirmer ou compléter ce que les dialogues, les textes expriment des liens entre les êtres. On peut être ami avec un autre enfant, un adulte, mais aussi avec un animal, un arbre, ou même un caillou : l’espace de la fiction rejoint l’imaginaire illimité et la liberté souveraine de l’enfance. L’album d’Eva Lindström, Et on est devenus amis, exprime merveilleusement cette magie – une petite fille s’y lie avec un orvet et un lièvre : « On s’amusait bien, et on s’ennuyait en même temps. » L’amitié, c’est faire l’épreuve de la différence avec l’autre, une différence qui n’empêche pas, mais ouvre des possibles.